Les Offenbachiades du Sud vous ont présenté
Dimanche 28 janvier 2024
Concert du Nouvel An
avec
l'Orchestre de Chambres des Hautes-Alpes
"Les Folies Concertantes"
Après les remerciements habituels, rien de mieux, pour ouvrir ce concert du Nouvel An et commencer une nouvelle année musicale, qu’une ouverture de Johann Strauss, et quelle ouverture... celle de la Chauve-souris ! Cette ouverture reste en tout cas une des pièces les plus belles et les plus délicates que ne rechignent pas à jouer les plus grands orchestres du monde.
Johann Strauss : La Chauve-souris, ouverture
Autre
ouverture, tout aussi célèbre avec La Vie parisienne d’Offenbach.
Une ouverture de concert écrite par le compositeur justement pour la
reprise viennoise de ce chef d’œuvre de l’opéra-bouffe. Comme
pour la Chauve-souris, il s’agit d’une ouverture pot-pourri qui
reprend les plus fameux airs de l’ouvrage.
Jacques
Offenbach : La Vie parisienne, ouverture.
De
plus, ce concert a voulu rassembler quelques unes des plus jolies
pièces de musique dites légères jouées au cours de ces quinze
années de no »s Offenbachiades. Émile Waldteufel surnommé le
Strauss français y figure en bonne place bien entendu.
Jean-Christophe rappelant que c’est à Briançon qu’il fut le
plus honoré en 2015, commémorant ainsi les 20 ans de son décès.
Son œuvre dansante colossale représente plusieurs centaines d’opus
dont voici une de ces plus jolies valses.
Émile Waldteufel : Très jolie, suite de valses
Après
la valse, place à la danse folklorique ou danse traditionnelle
d’après des thèmes populaires hongrois composée par Johannes
Brahms. L'intérêt
de Brahms
pour la musique
tzigane
fut
très précoce car il accompagna un violoniste hongrois
à
travers toute l'Allemagne,
qui l'initia à la musique de son pays. Les vingt et une danses
hongroises qui
furent
composées tout d’abord pour piano à quatre mains ne comportent
pas de numéro d'opus, le compositeur ne les considérant pas comme
des œuvres originales, mais de simples adaptations. Seules la
première, la troisième et la dixième furent orchestrées par
Johannes Brahms lui-même. Tout l’âme de la Hongrie est dans cette
musique, entre joie et profonde tristesse.
Johannes Brahms : Danse hongroise n° 1
Une
autre suite de valse avec Émile Waldteufel dont une de ses plus
belles suites et une de ses toutes dernières compositions. Que de
qualités rassemblées dans ses mélodies belles et envoutantes, la
richesse de l'instrumentation…
Émile Waldteufel : Acclamation, suite de valses
«Sur
un marché persan» est certainement le poème symphonique le plus
connu du compositeur anglais Albert Ketelbey, objet de nombreuses
adaptations, plus au moins heureuses... Dès
lors, poursuit notre cicérone, les musiciens vont être sollicités
non seulement pour jouer de leur instrument mais également pour
être, après l’entrée
des chameliers et la démarche majestueuse de leurs montures, la
voix des
mendiants demandant l'aumône «Bakshish bakshish Allah, empshi
empshi», suivi de la danse lascive de la belle princesse, un numéro
de jongleurs, et des charmeurs de serpents dans le tapage du marché,
le passage solennel du Calife visitant le marché annoncé par les
trompettes, de nouveau le chant des mendiants, la danse de la
princesse et la caravane des chameliers qui s'éloigne, figurant le
marché qui se vide peu à peu au soleil couchant.
Albert
Ketelbey : Sur un marché persan
Et
maintenant, place à la polka avec une des plus charmantes composée
par notre ami Waldteufel. Elle porte d’ailleurs deux titres
différents selon qu’elle s’adresse au public français ou
anglais : à Paris on l’appelait La cinquantaine et à Londres The
Gay Paris, le joyeux Paris. Une musique puissante, bien fringante et
toute en légèreté, tout le portrait du joyeux quinquagénaire.
Émile Waldteufel : La Cinquantaine
Retour
à Albert Ketelbey et à sa «musique à programme»… Après le
marché, nous nous retrouvons dans les jardins d’un monastère, au
milieu de cette ambiance calme, chaleureuse et sereine où l'on voit
défiler des moines ; on entend le chant du rossignol, les moines qui
chantent le kyrie accompagné par l’harmonium. Bien que nos
musiciens ne soient pas des moines, précise Jean-Christophe, ils ont
bien voulu chanter ce kyrie, du moins ceux qui ne soufflent pas dans
leur instrument !C'est aussi la première pièce que j'ai jouée avec
l'harmonie municipale de Briançon en 1972, sous la direction de
Claude Joly qui a su me donner le goût de la musique d'ensemble.
Albert
Ketelbey : Dans les jardins d’un monastère
Afin que notre concert du nouvel an soit aussi un bel hommage à la musique française si riche et si colorée, c’est pourquoi contrairement au concert annuel donné à la Musik Verein de Vienne, notre maestro a privilégié Waldteufel à Strauss. Voici encore une des plus belles valses de notre compatriote alsacien. Elle s’intitule Retour du printemps, une pièce très curieuse ou alternant un thème principal des plus tristes et même glaçant, une musique tout à fait hivernale, alternant avec des épisodes printaniers plein de légèreté et de gaité ; il l’attendait avec impatience ce retour du printemps.
Émile Waldteufel : Le retour du printemps, suite de valses
Franz
Schubert a un des catalogues les plus volumineux de l’histoire de
la musique et pourtant il est mort à 31 ans. Sa Marche militaire
pour piano à 4 mains est très connue mais ce n’est pas lui qui
l’a orchestrée. Franz Liszt en a même écrit une paraphrase des
plus brillantes d’autant qu’il existe pléthore d’orchestrations
et Jean-Christophe en a testé quelques-unes. Celle qui est présentée
ce soir fut réalisée par un dénommé Moses (compositeur et
arrangeur américain) et date de la fin du 19ème siècle et c’est pour lui la meilleure et celle qu’il cherchait
depuis longtemps, la plus légère, la plus Schubertienne.
Franz
Schubert et Théodore Moses : Marche militaire n° 1
La fin du concert approchant et comme au feu d’artifice, il convient de lancer le bouquet final avec une pièce aussi virtuose qu’énergisante. Pour ce faire, retournons en Bohème avec cet extrait de la Fiancée vendue de Bedrich Smetana, pauvre Smetana qui est mort complètent sourd et déprimé, tout comme Gabriel Fauré et Beethoven bien entendu. Smetana vouait une véritable admiration à Offenbach et voulait justement être le chef de fil de l’opérette hongroise ; c’est ce qu’il tenta de faire avec cet composition. Mais le succès ne fut pas aussi durable que celui de la Belle Hélène ou la Vie parisienne, si ce n’est cette Danse des comédiens qui est toujours jouée par les plus grands orchestres un peu partout dans le monde.
Smetana
: La Fiancée vendue, danse des comédiens
Pour
terminer, et après quelques notes, Jean-Christophe Keck et
l’ensemble des musiciens présentèrent leurs meilleurs vœux de
Bonne et Heureuse Année sous les applaudissement d’un auditoire
plus que jamais conquis par cette belle musique… avant de conclure
ce concert avec Le Beau Danube bleu de Johann
Strauss et La Marche de Radetski scandée par les applaudissements du public, comme le veut la
tradition viennoise...
Sous la direction de notre maestro Jean-Christophe Keck et présentateur, l'Orchestre Les Folies Concertantes était composé de : Simone Prozzo, flûte - Elena Miglietta, hautbois - Flavio Lodi, clarinette - Paola Sales, basson - Marina Martianova, violon 1 - Massimiliano Gilli, violon 2 - Luca Pinardi, alto - Fernando Lima, violoncelle - Umberto Salvetti, contrebasse - Franck Pantin, piano.
Photos : Daniel Daurelle www.offenbachetsesamis.com
PROCHAIN RENDEZ-VOUS
Dimanche 25 février 2024 - 18h
Circus Casino de Briançon
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