samedi 25 mai 2019

Offenbach, compositeur célèbre et méconnu - ultime conférence du 23 mai 2019

Clôture du Cycle de Conférence
OFFENBACH à 3 TEMPS

Ainsi, le Cycle de Conférences organisé dans le cadre des Rencontres du Bicentenaire de la naissance de Jacques Offenbach, s'est achevé au Conservatoire de Briançon le 23 mai 2019.

Après "Offenbach des villes, Offenbach des Champs" le 15 novembre dernier, puis "Offenbach, roi du Second Empire" le 7 février 2019, Jean-Christophe KECK a clôturé ce cycle avec "Offenbach, compositeur célèbre et méconnu".

A partir du moment où l'on prononce le nom d'Offenbach, ce qui vient à l'esprit des gens, ce sont les opérettes, le french cancan (créé au Moulin Rouge plusieurs années après sa mort) et puérilités de toute sorte. On ne le considère, souvent et sans discernement, que comme l'amuseur du pouvoir impérial ou l'auteur de fadaises mélodiques ou le faiseur de musique facile, images longtemps véhiculées à tort sur un personnage souvent présenté comme tel, mais qui donne libre cours à sa créativité débordante qui en surprend beaucoup ! Dès lors, c'est admettre une totale méconnaissance d'un authentique génie musical et véritable virtuose du violoncelle...


Conférencier expérimenté, amateur d'anecdotes à raconter, Jean-Christophe a eu le mérite de faire découvrir ou redécouvrir à l'auditoire au fil de ces trois conférences, tout le talent et le génie de ce compositeur aux multiples facettes, qu'il s'agisse de la composition musicale en elle-même et de l'orchestration, qu'il s'agisse de la qualité de ses librettistes et la direction des artistes musiciens ou chanteurs, qu'il s'agisse de la maîtrise de la scène, des décors et des techniciens de plateau, qu'il s'agisse de l'administration de ses théâtres et de la gestion de la communication, etc... 

Au-delà de ces capacités et quel que soit le résultat de ses entreprises, Jacques Offenbach a toujours su faire face à l'adversité en interpelant sa créativité musicale pour resurgir là où d'aucun ne l'attendait pas, que ce soit lors de ses rares échecs ou de ses déboires avec la censure, qui octroie ou refuse les autorisations, qu'il a souvent avec bonheur et intelligence contourné ! Malgré ou à cause de ses relations plutôt "privilégiées" avec le pouvoir politique en place, il n'était ni soumis ni dans la flagornerie et qu'il n'hésitait pas, par la satire et un environnement scénique particulier ou des paroles et des mots habilement sélectionnés et ordonnés, à brocarder tous les travers et les excès de la société du Second Empire. 

Mais au-delà des grandes œuvres lyriques qui sont célèbres et reconnues telles, pêle-mêle La Belle Hélène, La Périchole, Les Contes d'Hoffmann, La Vie Parisienne, Orphée aux Enfers, Ba-Ta-Clan, La Grande-Duchesse de Gérolstein, Le Roi Carotte, Le Voyage dans la Lune, La Fille du Tambour Major, Fantasio... on méconnait l'abondant répertoire de ce compositeur prolifique qui a sévi dans tous les genres de la musique classique !

Offenbach, le violoncelliste et compositeur de musique de chambre (romances de salon...), de formation classique (il apprend vite) et admirateur des grands maîtres qui l'ont précédé et tout particulièrement ROSSINI - qui le surnomme "le Mozart des Champs Elysées" - a qui il offre une composition magique "Hommage à Rossini"...

Offenbach, chef d'orchestre de la Comédie Française...

Offenbach, le symphoniste dont une composition "Ouverture à Grand Orchestre" qui fut enregistré par Marc Minkowski...

Offenbach, le compositeur d'opéras-comiques ; il composa une version allemande de "l'Alcôve" qui fut refusée parl'Opéra-Comique, mais finalement créée à Cologne, ville natale du compositeur, sous le titre de "Marielle". Plutardà Paris, alors que le compositeur est applaudi dans son théâtre des Bouffes Parisiens, plusieurs tentatives à la Salle Favart "Robinson Crusoé", "Vert-Vert" ou "Fantasio"ne connaissaient pas un grand succès ; d'autres tentatives à l'Opéra de Paris connurent le même résultat avec le ballet "Le Papillon" ; de même pour l'opéra romantique "Les Fées du Rhin", créé à Vienne, ou encore "Les Bergers"...

Offenbach, le compositeur de musique sacrée pour "La Haine" d'après une tragédie écrite par Victorien Sardou, qui fut joué à Montpellier et enregistré - avec les voix de Fanny Ardant et de Gérard Depardieu - et devait faire l'objet d'un DVD mais qui ne fut jamais édité...

Offenbach, le compositeur d'une centaine l'ouvrages lyriques, dont une soixantaine d'opérettes en 1 acte dont certaines ont été jouées à la Péniche Opéra à Paris, d'autres à l'Odéon à Marseille, d'autres encore à Bruniquel, Etretat, Briançon et en bien d'autres lieux encore...

Offenbach, le compositeur, jamais à cours d'idée et cela jusqu'à ces derniers instants avec l'œuvre de sa vie, "Les Contes d'Hoffmann", qui durant toute sa carrière a voulu prouver qu'il était un compositeur de premier plan et que le public, avec une complicité passive des directeurs de grandes salles, a boudé faute de pouvoir découvrir cet infatigable créateur de musique qui savait apprivoiser les notes pour en faire de la magie musicale comme d'autres apprenaient les lettres pour composer les mots...

Pour cette trilogie conférencière, merci Jean-Christophe.

Continue à nous régaler en nous faisant partager ta passion pour ce génial compositeur, et continue de nous faire découvrir des œuvres oubliées et retrouvées par ta pugnacité dans tes recherches...


 www.offenbachiadesdubrianconnais.fr

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